LE POINT PAR ELISABETH MEJEAN
20 ans après la Déclaration de l'Assemblée Générale desNations Unies sur l'élimination de la violence à l'égard des
femmes, à partir de documents émanant d'ONU Femmes, de l'UNICEF, et d'une enquête à l'échelle de l'Union Européenne.
LA VIOLENCE PHYSIQUE qui touche plus d’une femme sur trois dans l’Union Européenne est sous-estimée car les femmes refusent de déclarer les violences qu’elles ont subies.
LES ACTES DE VIOLENCES SEXUELLES comprennent :
- Le viol (dans le mariage, par un partenaire, par des étrangers ou pendant les conflits armés).
2,6 milliards de femmes et de jeunes filles vivent dans des pays n’ayant pas explicitement condamné le viol, car seuls 52 Etats ont criminalisé le viol conjugal.
Pour lutter contre ces violences à répétition dans la sphère conjugale, les Etats doivent les considérer comme une affaire publique et non privée.
- Le harcèlement sexuel qui touche une femme sur deux se manifeste sous différentes formes : physique, verbale ou par cyber-harcèlement.
Ce harcèlement sévit particulièrement dans le cadre professionnel : 75% des femmes munies d’un diplôme universitaire l’ont subi, mais la plupart de ces actes ne sont pas dénoncés.
La traque furtive est également sous-évaluée dans nos sociétés (75% des cas ne sont jamais signalés).
- Les violences subies pendant l’enfance causent des dégâts souvent irréversibles car la loi du silence règne en maître et le déni des conséquences psycho-traumatiques condamne ces enfants à survivre seuls sans protection ni soins.
Dans l’Union Européenne, une femme sur quatre a subi des violences physiques dont 55% de la part de son père/beau père et 45% de la part de sa mère.
12% des femmes ont subi des violences sexuelles.
Une femme sur trois victimes de violences à l’âge adulte a été victime de violences pendant son enfance.
- Les mariages forcés d’enfants
Actuellement 700 millions de femmes se sont mariées avant l’âge de 18 ans et parmi celles-ci 250 millions avant l’âge de 15 ans.
Or l’impact de ces mariages est catastrophique : fin de la scolarité, risque accru d’infections sexuelles, maternité précoce…
200 millions de femmes et de filles ont subi des MGF dans les 29 pays d’Afrique et du Moyen Orient où ces pratiques sont courantes.
Au-delà de l’extrême douleur physique et psychologique, ces pratiques comportent de nombreux risques pour la santé pouvant aller jusqu’à la mort.
LA VIOLENCE PSYCHOLOGIQUE très répandue, doit être reconnue pour les effets qu'elle engendre.
LA TRAITE D’ETRES HUMAINS
Cette forme moderne d’esclavage qui concerne presque tous les pays dégagent des bénéfices substantiels (3ième rang après la vente d’armes et la drogue).
Les victimes (66% de femmes et 13% de jeunes filles), par peur des représailles et par méfiance envers les autorités, portent rarement plainte contre leurs tortionnaires.
Actuellement, sur les 21 millions de femmes victimes de travail forcé, 4,5 millions sont aussi victimes d’exploitation sexuelle.
L’IMPACT DE LA VIOLENCE
Les femmes victimes de violences, notamment sexuelles, éprouvent un haut niveau de choc au moment des faits : peur, colère, honte.
A long terme, elles souffrent de nombreuses conséquences psychologiques : dépression, anxiété, perte de confiance en soi, sentiment de vulnérabilité, troubles du sommeil, difficultés sur le plan relationnel…
L’IMPACT DE CES ENQUETES
En conclusion, il nous est rappelé les obligations des Etats signataires de la Convention d'Istambul, dont les 3 pierres angulaires sont : la prévention de la violence, la protection des victimes, la poursuite des auteurs.
Le rôle des ONG et en particulier du ZONTA est fondamental dans cette lutte contre les violences faites aux femmes.